Lavie n’est pas (qu’) une piĂšce de théùtre La fracture entre deux France s’agrandit et ceux qui « mettent le feu Ă  la baraque » ne sont pas forcĂ©ment ceux que l’on pointe du Sonia Mekkiou, dĂ©cĂ©dĂ©e dimanche 13 mai Ă  Alger, est l’une des plus grandes comĂ©diennes algĂ©riennes de ces cinquante derniĂšres annĂ©es. Elle a marquĂ© les planches, la tĂ©lĂ©vision et le grand Ă©cran avec une centaine de travaux artistiques depuis la fin des annĂ©es 1960. Sakina Mekkiou, plus connue sous le nom de scĂšne de Sonia, native d’El Milia, Ă  Jijel, a entamĂ© sa carriĂšre Ă  dix-sept ans, malgrĂ© les rĂ©sistances de son entourage familial. Elle a Ă©tĂ© parmi les premiĂšres Ă©tudiantes Ă  entrer Ă  l’INADC Institut national des arts dramatique et chorĂ©graphique, crĂ©e en juin 1970, et devenu, depuis 2004, Institut supĂ©rieur des mĂ©tiers des arts de spectacle et de l’audiovisuel ISMAS. Entre 2001 et 2004, Sonia a dirigĂ© avec brio l’INADC. En 2009, elle est dĂ©signĂ©e, par Khalida Toumi, alors ministre de la Culture, directrice du Théùtre rĂ©gional de Skikda, puis de Annaba oĂč elle prend sa retraite en 2015. Je gĂšre le théùtre comme une artiste, pas comme une administratrice », disait-elle souvent. Elle est la premiĂšre femme Ă  diriger un théùtre en AlgĂ©rie. Sonia lors de l’ouverture du Festival du théùtre fĂ©minin de Annaba Apprentissage de la mise en scĂšne Durant les annĂ©es 1970, 1980 et 1990, Sonia a travaillĂ©, au niveau du Théùtre de Annaba puis du Théùtre national algĂ©rien TNA Ă  Alger, en tant que comĂ©dienne, tous les grands noms du Théùtre algĂ©rien et maghrĂ©bin. J’ai eu la chance de travailler avec Mustapha Kateb, El Hachemi Noureddine, Abdelkader Alloula, Tayeb Sediki dramaturge marocain, Sid Ahmed Agoumi, Ziani ChĂ©rif Ayad, M’hamed Benguettaf
 En France, j’ai travaillĂ© avec Jean Yves Lazennec cofondateur du Théùtre universitaire de Paris X, HervĂ© Loichemol directeur de la ComĂ©die de GenĂšve et Jean Louis Hourdin. Avec tous ces hommes de théùtre, j’ai appris beaucoup de choses sur la mise en scĂšne et sur la direction d’acteur surtout que chacun avait ses propres techniques et sa propre mĂ©thode. Ma premiĂšre mise en scĂšne Ă©tait une dramatique pour la tĂ©lĂ©vision, el doub » l’ours, d’aprĂšs l’Ɠuvre de TchĂ©khov. C’était aprĂšs 1988. Dalila Hlilou, Sid Ahmed Agoumi et Noureddine Berrane Ă©taient distribuĂ©s dans cette dramatique. Et ma premiĂšre mise en scĂšne pour le théùtre Ă©tait la piĂšce Hadria Ou El Hawas » avec Mustapha Ayed dans les annĂ©es 1990 », nous a confiĂ© Sonia, en marge d’une prĂ©cĂ©dente Ă©dition du Festival d’Annaba du théùtre fĂ©minin. Sonia avec les laurĂ©at du Festival national du théùtre fĂ©minin de Annaba Elle a enchaĂźnĂ© la mise en scĂšne, avec des piĂšces telles que Layllat Talaq » Nuit de divorce, Bla zaaf » sans nervositĂ© et Loughat el oumahat » La langue des mĂšres. Avec le théùtre rĂ©gional de Batna, elle a mis en scĂšne la piĂšce Yughurta », en 2007, et avec celui de Skikda, Amama Aswar el madina » devant les remparts de la ville, en 2010, une adaptation d’une Ɠuvre de l’allemand Tankred Dorst, ainsi que Bellahrach », en 2011, d’aprĂšs un texte de Salim Hilali. ScĂšne de la piĂšce Bellahrach de Sonia Dans ces trois piĂšces, Sonia s’est inspirĂ©e de l’antiquitĂ© et de l’Histoire mĂ©diane algĂ©riennes pour explorer des thĂ©matiques liĂ©es Ă  la rĂ©sistance, Ă  la libertĂ© et Ă  la quĂȘte d’émancipation. La dĂ©nonciation de l’oppression y est toujours prĂ©sente, d’une maniĂšre ou d’une autre. ScĂšne de la piĂšce Bellahrach de Sonia Quand Sonia revisite Fatma » En mars 2005, Sonia a pris le pari de mettre en scĂšne Fatma », le premier monodrame fĂ©minin du théùtre en AlgĂ©rie oĂč elle a interprĂ©tĂ© le rĂŽle de la femme de mĂ©nage algĂ©roise en quĂȘte de libertĂ©, au dĂ©but des annĂ©es 1990, sous la direction de Ziani ChĂ©rif Ayad, d’aprĂšs un texte dense de M’Hamed Benguettaf. Dans la nouvelle version de Fatma », elle a confiĂ© le rĂŽle Ă  Nesrine Belhadj, une des valeurs sĂ»res du théùtre algĂ©rien. Avec Ziani ChĂ©rif Ayad, M’Hamed Benguettaf et Azzeddine Medjoubi, Sonia cofonde, en 1989, Masrah Al QĂąla’a le théùtre de la Citadelle, l’une des premiĂšres compagnies indĂ©pendantes en AlgĂ©rie, aprĂšs avoir quittĂ© le TNA qu’elle a rejoint en 1977. Cette dynamique d’émancipation sera brisĂ©e par les violences des annĂ©es 1990 et l’assassinat d’Abdelkader Alloula 1994 et d’Azzedine Medjoubi 1995, deux monstres consacrĂ©s du 4e art algĂ©rien. Avec Masrah Al QĂąla’a, Sonia interprĂšte des piĂšces aux cĂŽtĂ©s de Benguettaf et Medjoubi comme El Ayta ». Alloula Ă©tait un repĂšre pour moi » Durant les annĂ©es 1980, elle s’est illustrĂ©e dans deux piĂšces-phare du rĂ©pertoire dramatique algĂ©rien, Galou laarab galou » 1983 et Les Martyrs reviennent cette semaine », d’aprĂšs un texte de Tahar Ouettar et une mise en scĂšne de Ziani ChĂ©rif Ayad. Sonia a travaillĂ© avec Alloula dans les annĂ©es 1980. Alloula Ă©tait un repĂšre pour moi. J’ai appris Ă  le connaĂźtre avec la piĂšce Les bas-fonds » Al Dahaliz en 1985. Nous sommes devenus des amis aprĂšs. J’insistais pour avoir la critique d’Alloula Ă  chaque fois que je jouais dans une piĂšce. Sans cette critique, je considĂ©rais que mon travail n’était pas fini. Alloula, en homme gĂ©nĂ©reux, se dĂ©plaçait avec ses amis pour assister Ă  nos spectacles. Je me souviens qu’il Ă©tait venu d’Oran assister Ă  la piĂšce Galou l’ñarab Galou » Ă  Sidi Bel AbbĂšs. La derniĂšre fois que j’ai vu Alloula vivant, c’était Ă  Skikda en 1993. Je participais avec Sid Ahmed Agoumi Ă  la piĂšce L’amour et aprĂšs » de Masrah El QalĂąa. Il Ă©tait venu avec Ghaouti Azri et Mohamed HaĂŻmour nous soutenir Ă  l’hĂŽtel. Nous Ă©tions restĂ©s jusque tard dans la nuit Ă  discuter autour de la piĂšce. Alloula m’avait beaucoup soutenue lorsque j’ai commencĂ© Ă  travailler avec Rachid Boudjedra sur l’adaptation du Journal d’une femme insomniaque ». J’avais beaucoup d’apprĂ©hensions par rapport Ă  l’adaptation de ce roman, un texte trĂšs osĂ©. Il fallait pour moi trouver la maniĂšre subtile de dĂ©noncer des choses sans heurter le spectateur qui est dans la salle assis Ă  cĂŽtĂ© de sa fille. Alloula m’avait aidĂ©e Ă  atteindre cet objectif. Je peux parler pendant des heures sur Alloula, un homme qui donnait Ă©normĂ©ment dans sa vie, dans son travail. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. C’était un homme ordonnĂ© et structurĂ©. Pour Les bas-fonds », il avait tracĂ© une mise en scĂšne avec mĂ©thode. Alloula dĂ©cortiquait chaque personnage humainement, psychologiquement. Il nous amenait vers le rĂŽle sans nous rendre compte », a confiĂ© Sonia, en mars 2014, dans une interview au journal El Watan. Je n’ai jamais Ă©tĂ© victime de la censure » Cela fait plus que quarante ans que je fais du théùtre dans ce pays. Je suis passĂ©e par plusieurs Ă©tapes traversĂ©es par le pays. J’ai connu l’époque du théùtre Ă©tatique sous le rĂ©gime du parti unique. J’ai connu aussi la pĂ©riode des coopĂ©ratives indĂ©pendantes aprĂšs le dĂ©but du pluralisme politique. Et j’ai dirigĂ© des théùtres rĂ©gionaux financĂ©s par l’État. Franchement, je n’ai jamais Ă©tĂ© victime de la censure au théùtre. C’est un tĂ©moignage. Nous avons jouĂ© dans des piĂšces durant la pĂ©riode du parti unique. Lorsque nous avons jouĂ© Les Martyrs reviennent cette semaine » au Festival du théùtre arabe Ă  Damas, aprĂšs les Ă©vĂ©nements d’octobre 1988 en AlgĂ©rie, le public nous a posĂ© des questions sur la situation du pays. M’Hamed Benguettaf, qui a adaptĂ© et jouĂ© dans la piĂšce, a dĂ©clarĂ© que les gens sont sortis dans la rue pour demander plus de libertĂ© et de dĂ©mocratique. Un spectateur syrien a rĂ©pondu en disant On ne peut pas parler de l’absence de dĂ©mocratie, dans pays dont le gouvernement finance une piĂšce comme la vĂŽtre ». Cela concerne le théùtre, mais ailleurs, le problĂšme de la libertĂ© d’expression se posait », a soulignĂ© Sonia dans la mĂȘme dĂ©claration qu’elle nous a faite Ă  Annaba. Elle a rappelĂ© le risque qu’elle avait pris en montant Journal d’une femme insomniaque », d’aprĂšs le roman de Rachid Boudjedra durant les annĂ©es 1990. Une piĂšce audacieuse sur la situation de la femme au sein de la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne avec une exploration de l’univers intime fĂ©minin. J’ai mis en scĂšne Hata ltem », durant les annĂ©es du terrorisme. Dans cette piĂšce, nous critiquions les femmes en djelbab et les barbus qui vendent la lingerie fine. Le sujet de Hadria ou el hawas » Ă©tait Ă©galement sensible. Nous ne faisions pas dans le théùtre commercial, mĂȘme si aujourd’hui ce genre de théùtre a toute sa place. Nous faisions du théùtre engagĂ© pour dire des choses et dĂ©noncer certaines autres », a confiĂ© Sonia. Le parcours brillant du théùtre algĂ©rien Durant la mĂȘme pĂ©riode, Sonia a participĂ© Ă  la piĂšce Les gĂ©nĂ©raux » El Ajouad, d’aprĂšs l’Ɠuvre d’Abdelkader Alloula, mise en scĂšne par Jean-Yves Lazennec. La piĂšce, prĂ©sentĂ©e au festival d’Avignon en France, en 1995, Ă©tait Ă©galement interprĂ©tĂ©e par Sid Ahmed Agoumi et Mohamed Haimour. RĂ©cemment, Sonia, avant qu’elle ne soit freinĂ©e par la maladie, voulait remonter sur scĂšne et avait envie d’adapter aux planches SynguĂ© Sabour » Pierre de patience, cĂ©lĂšbre roman de l’afghan Atik Rahimi. Le texte a, depuis, Ă©tĂ© adaptĂ© aux planches par Mourad Senouci, actuel directeur du Théùtre rĂ©gional d’Oran TRO. Elle a justement collaborĂ© avec Mourad Senouci pour monter la piĂšce Imraa min waraq » Une femme en papier, d’aprĂšs un roman de Waciny Laredj, en 2012. La mĂȘme annĂ©e, elle a mis en scĂšne Djamilate » Belles, d’aprĂšs un texte de Najet Taibouni, sur les femmes algĂ©riennes qui ont combattu le colonialisme français. En 2014, le théùtre rĂ©gional d’Annaba a montĂ© en tamazight la piĂšce Les mimosas d’AlgĂ©rie », mise en scĂšne par Djamel Marir, d’aprĂšs un texte du français Richard Demarcy. Sonia avec Tounes Ait Ali, Mourad Senouci et la soeur de Azzeddine Medjoubi Ă  Annaba C’est pour moi, un rĂȘve qui s’est rĂ©alisĂ©. Le théùtre peut contribuer Ă  promouvoir une langue et Ă  la faire partager », a-t-elle dit. Elle voulait tellement mettre en valeur et en avant le la production des femmes au théùtre qu’elle a lancĂ©, en 2012, le Festival national du théùtre fĂ©minin. Elle avait veillĂ© Ă  rendre hommage aux femmes qui ont marquĂ© le parcours brillant du quatriĂšme art algĂ©rien comme la scĂ©nographe Lilliane El Hachemi et les actrices Keltoum, Fatiha Berber et Yasmina Douar depuis les annĂ©es 1950. Ce festival s’est arrĂȘtĂ© en 2015 en raison de restrictions budgĂ©taires au ministĂšre de la Culture. Reprendre ce festival serait peut-ĂȘtre une belle maniĂšre de rendre hommage Ă  Sonia Mekkiou, la reine incontestĂ©e du théùtre algĂ©rien. Sonia avec l’homme de théùtre Omar Fetmouche lors d’un dĂ©bat Ă  Annaba LeBritannique David Barclay a perdu le premier acte de la bataille qui l’opposait Ă  un auteur français dont il voulait faire interdire la piĂšce de théùtre.
Projet théùtre 2014/2015 L’annĂ©e derniĂšre avec mes CE1/CE2 j’ai adaptĂ© des albums de jeunesse Je suis le plus beau », Je suis le plus fort » et Le loup sentimental » pour en faire des piĂšces de théùtre et ce fĂ»t une rĂ©ussite ! Notre spectacle de fin d’annĂ©e fĂ»t sympathique ! —————————————- Cette annĂ©e j’ai des CE2 et j’ai dĂ©cidĂ© de faire une vraie piĂšce de théùtre ! Je suis tombĂ©e par hasard sur un texte qui m’a littĂ©ralement emballĂ©e ! Plein d’humour comme j’aime ! et en plus je vais jouer mon propre rĂŽle dans cette piĂšce ! YES ! Cette annĂ©e nous ferons le spectacle de fin d’annĂ©e en juin mais nous devrions participer Ă  la soirĂ©e théùtre de nos collĂ©giens dans la salle des fĂȘtes de notre village ! ——————————————– –>Pour commander clic ici ! La manifestation Un texte de théùtre savoureux, idĂ©al pour les spectacles de fin d’annĂ©e ! Auteurs GrĂ©goire Kocjan Illustrateurs de couv. Karine Bernadou Date de parution 26/08/2010 DĂšs 8 ans RĂ©sumĂ© L’école est fermĂ©e. Les instituteurs ? Pouf ! disparus, volatilisĂ©s. Devant l’établissement, les Ă©lĂšves mĂ©contents manifestent. On veut des devoirs ! » Vive les dictĂ©es ! » La maĂźtresse leur manque
 Ah, la maĂźtresse ! Sa voix quand elle faisait l’appel, son parfum, et mĂȘme les punitions qu’elle donnait, c’était bien ! Et puis peu Ă  peu, les Ă©lĂšves commencent Ă  perdre leurs mots et Ă  tout mĂ©langer
 3 euros le livre ——————————————– Ce que j’aime dans cette piĂšce ? Le texte est truculent ! C’est un univers bien connu des enfants, c’est un contrepied fort sympathique Ă  jouer les enfants qui veulent retrouver leur maĂźtresse pour travailler, pour ĂȘtre moins bĂȘte, pour ne pas se bagarrer 
 » C’est un texte sympathique Ă  jouer pour les Ă©lĂšves 
 en quelques sĂ©ances je suis Ă©patĂ©e par le talent de mes Ă©lĂšves !!! Des Ă©motions diverses Ă  jouer, des personnalitĂ©s diffĂ©rentes, une maĂźtresse qui joue son rĂŽle et qui participe au spectacle de plein pied ! Bref j’ai adorĂ© ! ——————————————- Structure de la piĂšce *ScĂšne 1 Groupe A = un meneur et 3 enfants + 2 passants adultes + groupe B + C 1 enfant en arriĂšre plan *ScĂšne 2 Groupe B = un meneur et 4 enfants + Groupe A + C 1 enfant en arriĂšre plan *ScĂšne 3 Groupe A + B + C 1 enfant + la maĂźtresse L’enfant du groupe C est un enfant dissipĂ© qui ne pense qu’à faire des blagues pas trĂšs sĂ©rieux 
 il ne parle qu’à la fin il clĂŽt le spectacle ! C’est le contrepied de ses camarades 
 lui est ravi de ne pas aller Ă  l’école ! Ce qui fait une piĂšce Ă  12 Ă©lĂšves + 1 maĂźtresse J’ai donc divisĂ© mon groupe de 24 Ă©lĂšves en 2 et nous ferons deux reprĂ©sentations. —————————- Nous avons donc fait deux reprĂ©sentations public en salle des fĂȘtes devant des spectateurs admiratifs du travail effectuĂ© par leurs enfants. Si j’obtiens la permission de tous les parents d’élĂšves, je diffuserai trĂšs bientĂŽt la vidĂ©o du spectacle si cela vous intĂ©resse ?
CĂ©tait Ă  Paris, dans l’immĂ©diat aprĂšs-guerre. Et c’était arrivĂ© d’une maniĂšre banale : un jeune homme suit mollement des cours de droit, en province. Un comĂ©dien passe dans la
Elle rayonne au milieu de ses partenaires masculins Éric Elmosnino, FĂ©lix Moati et Gabor Rassov. Se mordillant un peu les lĂšvres, elle opine doucement de la tĂȘte en fixant la salle d’un regard brillant, comme pour se convaincre de la rĂ©alitĂ© du moment. Elle a eu tellement peur, Vanessa Paradis, qu’elle prend le temps de savourer l’ovation debout et ces rappels insistants que lui rĂ©serve le public du Théùtre Edouard-VII ce mardi soir de la piĂšce Maman », Ă©crite et mise en scĂšne par son mari Samuel Benchetrit, la chanteuse et comĂ©dienne foule pour la premiĂšre fois les planches. Debout, elle salue avec une intensitĂ© et une Ă©motion contenues son tout premier public de dĂ©buts de Paradis au théùtre, trĂšs attendus, forcĂ©ment. On a souhaitĂ© les dĂ©couvrir avec les spectateurs du premier soir, trop impatient. En payant. Vous avez achetĂ© vos places vous ? Non, vous ĂȘtes invitĂ©. Alors de quoi vous vous plaignez ? » nous avait-elle lancĂ©s, agacĂ©e, en interview la semaine derniĂšre. Pas de plainte, mais une simple question sur le prix de certaines places – 98 euros en carrĂ© or, les meilleurs places – tarif pour le moins inhabituel. Elle n’avait pas eu son mot Ă  dire, a-t-elle peu raide au dĂ©butC’est le prix qu’on a payĂ©, donc, ce mardi. Il restait quelques places, pas beaucoup, la salle est assez pleine quand elle apparaĂźt sur scĂšne sous des applaudissements nourris. Maman », lit-on en lettres au-dessus de la boutique qu’elle ferme. Elle, c’est Jeanne qui sort dans cette rue grise et sale un soir avant NoĂ«l. La prenant pour une prostituĂ©e, un jeune homme Moati l’accoste. Un paumĂ© qu’elle voudra prendre sous son aile, embarquant son mari Bernard Elmosnino dans cette drĂŽle de soirĂ©e oscillant entre rires et gravitĂ©, comĂ©die et Paradis est aux cĂŽtĂ©s d'Éric Elmosnino, FĂ©lix Moati et Gabor Rassov. Claude GassianOn sent la comĂ©dienne un peu raide, elle va gagner en souplesse au fil de la piĂšce. C’est encore un peu vert, bien sĂ»r, son interprĂ©tation aussi, mais dĂ©jĂ  on remarque la mise en scĂšne et ce rythme imposant une sorte de latence, de distance entre les mots et les corps. Ça appuie le propos, mais rend l’ensemble un peu froid bien qu’il s’en dĂ©gage tendresse et poĂ©sie. Au final, la salle se lĂšve pour la reine du soir. À la sortie, le public est bienveillant mais fan de Vanessa, Anita l’a sentie bien Ă  l’aise malgrĂ© deux trois petites fausses notes, on va dire, le trac quoi », mais s’est dĂ©lectĂ©e de chaque instant. C’était gĂ©nial, j’ai adorĂ©, c’est Vanessa quoi », souffle-t-elle en attendant la chanteuse devant le théùtre. On a du mal Ă  se sĂ©parer en sachant qu’elle est lĂ  », sourit-elle. J’étais curieuse de voir Vanessa Paradis et j’ai adorĂ© »À quelques mĂštres, quatre copines. Aucune n’est fan. J’étais curieuse de voir Vanessa Paradis et j’ai adorĂ©, c’est trĂšs touchant, drĂŽle et frais », confie Tania. Elle joue bien », note Vessala, sĂ©duite. J’ai eu l’impression d’ĂȘtre venue avant la premiĂšre, je me suis dit qu’ils n’étaient pas encore dedans », estime de son cĂŽtĂ© Piroska, un peu surprise de ce qu’elle a vu. Au centre, Sylvia, elle, fulmine. Et ne mĂąche pas ses mots C’est plat, elle parle d’une façon monotone et le sujet est nul, lĂąche-t-elle. Cette ovation m’a agacĂ©e, vraiment, je suis trĂšs déçue. »À cĂŽtĂ©, Sylvain suit le travail de Samuel Benchetrit depuis des annĂ©es. Et a aimĂ©. Avec lui, la vie redevient sacrĂ©e et on a envie de profiter de chaque moment parce qu’on a une chance d’ĂȘtre lĂ  », analyse-t-il. Vanessa Paradis a une prĂ©sence naturelle et une voix qui fait que ça marche super bien au théùtre, je l’ai trouvĂ©e super », pense Alexandra qui l’ encore, un petit groupe. Des habituĂ©s du théùtre oĂč ils vont une Ă  deux fois par semaine. Les avis sont mitigĂ©s. On n’est pas vraiment enthousiasmĂ©s, ça met un peu de temps Ă  dĂ©marrer, la premiĂšre demi-heure c’est lent, ensuite il y a une belle histoire », glisse StĂ©phane. C’est bien Ă©crit, il y a une vraie Ă©motion et une vraie poĂ©sie, de la tendresse », note Thierry. Pour lui, Vanessa Paradis a du talent et offre une belle prestation ». Déçues », Laurence et ValĂ©rie sont bien plus critiques. Ça manquait de rythme et l’ovation Ă  la fin, je n’ai pas compris, c’était trop , pense la premiĂšre. On a vu Anconina, la premiĂšre, il y a quinze jours dans Coupable », et lĂ  on a Ă©tĂ© emballĂ©s. Vraiment. LĂ , on n’a pas le mĂȘme enthousiasme, on a trouvĂ© que c’était, bon, voilĂ , bien mais pas incroyable » . Il y avait des irrĂ©gularitĂ©s dans les interprĂ©tations, ça manquait de vĂ©ritĂ©, de justesse parfois », note ValĂ©rie. Elle a une prĂ©sence tout de mĂȘme, intervient Sabine. Il y a des lenteurs, mais aussi une vraie sensibilitĂ©. Moi ça m’a touchĂ©. »Ce qui met tout le monde d’accord, c’est la chertĂ© des places. 98 euros le carrĂ© or, ça pique ! » tique Thierry. On a eu la chance de passer par mon CE, sans cela on ne venait pas, c’est sĂ»r », glisse Sabine. J’aurais Ă©tĂ© vraiment trĂšs déçue si j’avais payĂ© ce tarif, souffle Laurence. Ça ne le vaut pas, on en a vu des mieux pour moins cher. » Maman », une piĂšce de Samuel Benchetrit, avec Vanessa Paradis, Éric Elmosnino, FĂ©lix Moati, Gabor Rasso, au Théùtre Édouard VII, 10 place Édouard-VII, 75009 Paris, plus d’informations ici. Places, de 10€ Ă  98€.
\n \n\n c était quand la derniÚre fois piÚce de théùtre
CĂ©tait quand la derniĂšre fois ? Josette Discazeaux 22 novembre 2018 Ă  10h57min. VoilĂ  la question que se posent les protagonistes de cette piĂšce de l’auteur Emmanuel Robert-Espalieu qui aurait pu s’intituler aussi, « chronique d’une mort annoncĂ©e ». Dans un dĂ©cor trĂšs annĂ©es 70, tout en turquoise et vermillon avec quelques De Watatatow Ă  Victor Lessard, de Macaroni tout garni aux Pays d’en haut, en 20 ans de carriĂšre, Julie a tout jouĂ© et en a fait du chemin, sur scĂšne comme Ă  l’écran, grand ou petit. Et maintenant, elle-mĂȘme le dit, c’est l’heure de sa consĂ©cration. Photo AndrĂ©anne Gauthier Dans une salle au sous-sol du Théùtre du Nouveau Monde, une dizaine de personnes attendent, assises devant une longue table en V. Ce sont les gagnants d’un concours pour assister Ă  la lecture par les comĂ©diens d’une crĂ©ation signĂ©e Michel Marc Bouchard. C’est exceptionnel. Normalement, le public dĂ©couvre la piĂšce aprĂšs des mois de rĂ©pĂ©titions en vase clos. Aujourd’hui, il verra de trĂšs prĂšs les artistes au boulot, alors qu’en ce samedi gris s’enclenche le processus qui culminera des semaines plus tard, le soir de la premiĂšre en prĂ©sence de 750 spectateurs. Tiens, voici qu’entre Julie Le Breton en habit de travail blouse blanche, jean bleu, manuscrit surlignĂ© en main, air gĂȘnĂ©. J’avais peur que les gens trouvent ça plate et long, me dira-t-elle une fois l’exercice terminĂ©. Entendre du théùtre lu demande une concentration particuliĂšre
 » Dans la salle, son arrivĂ©e cause un lĂ©ger frisson. Elle Ă©tait tellement bonne dans Les beaux malaises », chuchote ma voisine Ă  sa copine, qui opine du bonnet. Casquette vissĂ©e sur la tĂȘte, Éric Bruneau et Patrick Hivon prĂ©cĂšdent de peu une Magalie LĂ©pine-Blondeau discrĂšte avec ses lunettes et ses cheveux tirĂ©s. Puis, l’auteur paraĂźt, sur les talons du metteur en scĂšne Serge Denoncourt. Toute la distribution de La nuit oĂč Laurier Gaudreault s’est rĂ©veillĂ© s’assoit derriĂšre la table et nous fait face, composant une image qui Ă©voque la derniĂšre CĂšne, avec Michel Marc au centre Ă  la place du Christ. Denoncourt, un brin baveux, lance quelques mots de bienvenue Vous trouvez ça bizarre d’ĂȘtre lĂ ? Ben nous aussi! » Enfin, la lecture dĂ©marre avec Julie, qui tient le rĂŽle principal, celui de Mireille Enfant, je souffrais d’insomnie chronique
 » Embaumeuse Ă  la carriĂšre florissante, Mireille est de retour dans son Lac-Saint-Jean natal aprĂšs 10 ans d’absence pour s’occuper » de la dĂ©pouille de sa mĂšre. Michel Marc Bouchard, dont l’Ɠuvre Les Feluettes, Tom Ă  la ferme
 est montĂ©e partout, de Tokyo Ă  Chicago, cherchait pour l’incarner une actrice dĂ©but quarantaine qui pouvait jouer une introvertie, explique-t-il. Je voulais aussi quelqu’un de racĂ© qui pouvait reprĂ©senter une certaine classe. C’est Serge qui m’a parlĂ© de Julie. » Le dramaturge avait vu la comĂ©dienne sur scĂšne, au cinĂ©ma et Ă  la tĂ©lĂ©vision, mais ne la connaissait que de rĂ©putation. Cette fille peut tout jouer, n’a pas d’inhibitions et est toujours prĂȘte Ă  se jeter Ă  l’eau. » Il lui a Ă©crit. C’était il y a prĂšs de trois ans. Quand j’ai lu que Michel Marc m’offrait Mireille, j’ai pleurĂ©. Pour moi, ça ressemblait Ă  une consĂ©cration. Il est l’un de nos plus grands auteurs, de la trempe de Michel Tremblay et de Robert Lepage. C’est un gage de confiance Ă©norme, et tu veux ĂȘtre Ă  la hauteur », me raconte Julie deux jours plus tard, en tĂȘte Ă  tĂȘte dans un restaurant montrĂ©alais. Pour se prĂ©parer, la comĂ©dienne a rencontrĂ© une embaumeuse. Il y avait le corps d’une dame dans une salle, mais il aurait fallu demander la permission Ă  la famille pour le voir. » Déçue, elle a toutefois fait le plein de connaissances sur la thanatopraxie. Savais-tu que, quand ils vident le sang, ça s’en va dans les Ă©gouts de la ville? Ils font une incision ici [elle pointe un endroit prĂ©cis sur sa gorge] pour avoir accĂšs Ă  la veine jugulaire, et font entrer le formaldĂ©hyde, qui pousse le sang hors de l’organisme
 Bon, on commande? » L’ami Patrice Tout en Ă©tudiant le menu, elle jette un Ɠil sur son cellulaire oĂč entrent des messages qui l’amusent. Excuse-moi, c’est Patrice. » Patrice Robitaille et elle ont rendez-vous cette semaine-lĂ  pour le dĂ©but du tournage de la troisiĂšme saison de Victor Lessard Club Illico. On se connaĂźt depuis 20 ans, on est sortis de l’école de théùtre en mĂȘme temps, en 1998. C’est mon ami, mon Patou. » C’est aussi un acteur avec qui Julie a souvent partagĂ© l’écran. Dans le film Quand l’amour se creuse un trou, premiĂšre Ɠuvre du rĂ©alisateur Ara Ball, sur les Ă©crans l’étĂ© dernier, Julie et Patrice incarnaient un couple, et il y avait une scĂšne de lit. Oh, rien d’olĂ© olĂ©, mais sa seule Ă©vocation met le feu aux joues dĂ©jĂ  naturellement rosies de Julie. C’était assez gĂȘnant, et bizarre, d’aller dans ces zones-lĂ  avec lui. J’étais stressĂ©e. » Patrice me confirmera quelques semaines plus tard qu’il n’était pas moins tendu que sa partenaire de jeu Je suis rarement Ă  l’aise dans ce genre de situation. Il y a beaucoup de choses Ă  gĂ©rer, entre autres le fait qu’on se connaisse et qu’on soit amis. Je n’ai pas l’habitude d’ĂȘtre nu avec mes amis. » Mais, ajoute-t-il fiĂšrement, on a Ă©tĂ© des professionnels jusqu’au bout ». Un contre-emploi bienvenu Dans Victor Lessard, populaire sĂ©rie policiĂšre tirĂ©e des romans de Martin Michaud, ils forment lĂ  encore un tandem dĂ©tonnant, mais sexuellement incompatible. Patrice incarne Victor, sergent-enquĂȘteur, et Julie se glisse dans la peau de Jacinthe Taillon, sa coĂ©quipiĂšre lesbienne. Elle est dĂ©crite en ces mots par le romancier gros doigts boudinĂ©s, carcasse monolithique, traits mous, cheveux coupĂ©s court, bourrelets visibles ». Il faut faire un Ă©norme effort d’imagination pour superposer l’image de Julie Le Breton Ă  cette description peu flatteuse. Et pourtant
 On ne cache pas mes cernes et, des fois, on en ajoute. J’ai les cheveux foncĂ©s, tirĂ©s et aplatis comme un casque de bain, pas de rouge Ă  lĂšvres ni mascara
 » Patrice n’est pas surpris qu’elle soit crĂ©dible dans les souliers de Jacinthe. Mon Ă©tonnement est plutĂŽt dirigĂ© vers ceux qui ont eu l’audace de lui proposer ce rĂŽle. Elle est rendue Ă  un niveau dans sa carriĂšre oĂč on veut avoir Julie Le Breton pour plein d’affaires, et mĂȘme pour un contre-emploi. » S’enlaidir ne lui inflige aucune blessure d’ego. J’ai trouvĂ© ça plus libĂ©rateur qu’autre chose, assure-t-elle en dĂ©coupant son bagel au saumon fumĂ©. Quand tu joues une fille sĂ©duisante, et je l’ai beaucoup fait, Ă  la longue, ça devient fatigant. En Jacinthe, je suis assise tout croche, les jambes Ă©cartĂ©es, et si mon bourrelet dĂ©passe, c’est tant mieux. » Tout de mĂȘme, pour plusieurs, Julie Le Breton est l’incarnation mĂȘme de la fĂ©minité  Mon Dieu, pas quand on me connaĂźt! J’ai une Ă©nergie masculine, avec un humour trĂšs grossier, capable d’ĂȘtre one of the boys. Je ne tripe pas sur le maquillage, je ne m’achĂšte pas de linge, je ne vais pas chez la manucure. J’ai de la misĂšre Ă  me faire faire un facial, je trouve que c’est beaucoup d’investissement sur soi. » Photo AndrĂ©anne Gauthier Belle-mĂšre Ă©panouie Deux fois dĂ©jĂ , je l’ai interviewĂ©e. Notre derniĂšre rencontre remonte Ă  cinq ans. La Julie de 2014 Ă©tait fĂ©brile, sur ses gardes, fatiguĂ©e aussi. Elle avait parlĂ© de dĂ©sir de maternitĂ© et d’essais infructueux. Ce sujet sensible, la Julie de 2019, calme, quasi zen, l’aborde d’emblĂ©e. C’est terminĂ©, derriĂšre moi. Quelle dĂ©livrance! Toute la pĂ©riode oĂč j’ai tentĂ© de tomber enceinte, j’avais l’impression d’attendre que quelque chose se passe. J’ai fait tous les cycles, des annĂ©es de tests violents, douloureux, intrusifs
 Mon couple n’y a pas survĂ©cu. » Sa voix, claire, forte, porte si bien que les convives trois tables plus loin tendent l’oreille. Oui, je peux ĂȘtre une personne Ă©panouie, qui comprend l’amour et l’humanitĂ©, mĂȘme si je ne suis pas une mĂšre. J’ai eu une Ă©cƓurantite aiguĂ« de la pression sociale, comme si on Ă©tait une sous-femme si on ne donne pas la vie. Je trouve que les gens manquent d’empathie. » À l’automne 2014, pendant le tournage du film Paul Ă  QuĂ©bec, sa route a croisĂ© celle de Guillaume Parisien, assistant Ă  la camĂ©ra. Du coup, la cĂ©libataire de 39 ans qui rĂȘvait d’ĂȘtre maman est devenue la belle-mĂšre de trois enfants. Ils ont maintenant 13, 16 et 20 ans. De beaux jeunes de qui j’apprends plein d’affaires. Quand ils sont chez nous, j’essaie de crĂ©er un espace oĂč mon chum peut ĂȘtre un papa. Mon rĂŽle, c’est d’ĂȘtre un soutien, une amie. » Pas toujours facile, la coparentalitĂ©. Chacun ou chacune doit la redĂ©finir et la rĂ©inventer, parce qu’il n’y a rien d’établi. » Avec Guillaume Ă  son bras, Julie foule les tapis rouges, une nouveautĂ© pour la comĂ©dienne, connue pour sa discrĂ©tion. L’étalage de vie privĂ©e devrait s’arrĂȘter lĂ . Pas pour elle, le dĂ©ballage public de ses Ă©motions ou le jeu des confidences trĂšs prĂ©sents dans les Ă©missions de tĂ©lĂ©. Je n’ai pas la nostalgie de mon passĂ©, je ne veux pas revoir mon prof de cinquiĂšme annĂ©e, ni le premier gars que j’ai frenchĂ©. » Une grande part d’elle ne sera toujours visible que pour ses intimes. Peu nombreux, mĂȘme si tout le monde craque pour elle », dit la comĂ©dienne Anick Lemay, qui fait partie de ce cercle restreint. Julie est presque ma sƓur. » Elles sont aussi voisines. Et se sont beaucoup vues quand Anick a appris qu’elle Ă©tait atteinte d’un cancer et aprĂšs, pendant les traitements. Julie a vĂ©cu avec moi la grande chimio, quatre heures et demie d’injection. Comme c’est l’amie la plus conne que j’ai, elle m’a beaucoup fait rire et a transformĂ© ce moment en quelque chose de lumineux. » Mais c’est aussi une fille qui doute beaucoup, selon Anick, soucieuse de ne pas en dire trop. Elle se sent comme une p’tite crotte de temps en temps et angoisse, roulĂ©e en boule dans son salon. C’est ce qui la rend si attachante. Elle pourrait avoir la grosse tĂȘte
 » Et Patrice Robitaille de renchĂ©rir Quand tu la connais, tu te rends compte qu’on ne naĂźt pas tous Ă©gaux. Elle a tout pour elle. Julie est irrĂ©sistible, sans chercher Ă  l’ĂȘtre. » Lui-mĂȘme, au temps de leur folle jeunesse, a succombĂ© Ă  l’effet Le Breton. J’éprouvais des choses pour Julie
 Le timing n’a jamais Ă©tĂ© au rendez-vous. C’est mieux ainsi, on est restĂ©s des amis. » ÉgalitĂ© svp Aujourd’hui, sa carriĂšre est au zĂ©nith. Julie accumule les trophĂ©es trois GĂ©meaux, deux Artis, mĂȘme un GĂ©nie, reçu Ă  Toronto pour le film Maurice Richard. ChoyĂ©e, cĂ©lĂ©brĂ©e, hyper sollicitĂ©e, Julie peut dĂ©sormais exiger un cachet en consĂ©quence. Avec une certaine surprise, elle a constatĂ© que ce n’était pas gagnĂ© d’avance. Je me bats pour ĂȘtre payĂ©e autant que mes collĂšgues masculins Ă  notoriĂ©tĂ© Ă©gale. » Le ton est posĂ©, pas revanchard. Des fois, ça fonctionne, des fois, non. Et c’est non pour plein de raisons bizarres. On m’a dĂ©jĂ  dit “Mais lui, il est tellement apprĂ©ciĂ© du public
” Tu veux savoir le pire? Ce sont souvent des femmes qui nĂ©gocient du cĂŽtĂ© adverse, et ça me met en beau fusil. » Elle prend une derniĂšre bouchĂ©e de bagel et sourit. C’était mon Ă©ditorial! » YĂ©, c’est l’étĂ©! Des vacances, je ne pense pas que je vais pouvoir en prendre. À l’heure oĂč on se parle, mes deux derniĂšres de juin sont libres. En juillet, c’est Les pays d’en haut. AprĂšs, c’est le gros projet tĂ©lĂ© dont je ne peux rien dire pour le moment. J’aimerais aller aux Îles-de-la-Madeleine, mon endroit de ressourcement ultime. Ce sera la pĂ©riode du homard, il fera encore frais
 Je suis nĂ©e Ă  Arvida, au Saguenay, j’ai grandi en Suisse et aux États‑Unis, lĂ  oĂč mon pĂšre, cadre chez Alcan, Ă©tait en poste, mais ma famille vient des Îles. On y a une maison sur la plage, ma grand-mĂšre y habite toujours, j’ai aussi des tantes et des oncles madelinots. Le vent qui souffle, le bruit de la mer qui couvre tout
 C’est reposant pour quelqu’un comme moi, qui fait un peu d’anxiĂ©tĂ© et dont la tĂȘte “spinne” beaucoup. Je vais enfin pouvoir me dĂ©tendre, observer le ciel et les nuages
 Et j’ai envie de voir ma chienne AdĂšle courir dans le sable et triper – c’est une griffon, tellement belle, tout hirsute, que j’aime d’amour. Quand j’arrive chez moi, elle me regarde comme si j’étais une merveille! » OĂč on la verra La nuit oĂč Laurier Gaudreault s’est rĂ©veillĂ©. Au TNM, du Du 22 au 31 octobre 2020. Victor Lessard La troisiĂšme saison dĂ©bute dĂšs l’automne, sur Club Illico. Tu te souviendras de moi Film d’Éric Tessier, d’aprĂšs la piĂšce de théùtre du mĂȘme titre. Avec RĂ©my Girard et France Castel, qui incarnent ses parents. Date de sortie encore inconnue. Les pays d’en haut La cinquiĂšme et derniĂšre saison sera diffusĂ©e Ă  l’hiver 2020, sur ICI Radio-Canada TĂ©lĂ©. À lire aussi Julie Le Breton les coulisses de notre sĂ©ance photo
\n \n \n\n \n\n\nc était quand la derniÚre fois piÚce de théùtre
Jai trop peur est une piĂšce de théùtre dont le personnage principal, Moi, est un jeune garçon qui va quitter l'Ă©cole primaire pour entrer en sixiĂšme. Voici le dĂ©but de la piĂšce. Le personnage est seul en scĂšne. J moins soixante Moi. – C'est le dernier jour de classe. Quand la cloche sonnera, dans une heure, on sera en vacances. Les Error 403 Guru Meditation XID 722543148 Varnish cache server

Maisvers la fin il y a eu des danses et ça c'était le moment que j'ai le plus aimé. Il y avait des danses turques et espagnoles. C'était plutÎt drÎle. Le moment que j'ai beaucoup aimé c'est quand la fille et le Turc se marient et que tout le monde était amoureux dans la piÚce ! Nassima » « J'ai adoré cette piÚce. J'ai trouvé ça

Situation Cette scĂšne est la derniĂšre de la piĂšce, tous les personnages s’y trouvent. Dans la scĂšne prĂ©cĂ©dente, Carle annonce la mort imminente de Scapin, un marteau
 lui a brisĂ© l’os » c’est un hommage Ă  Cyrano de Bergerac, mort de cette façon, et Ă  qui MoliĂšre doit la fameuse rĂ©plique que diable allait-il faire dans cette galĂšre » et dit que Scapin, avant de mourir, veut parler Ă  GĂ©ronte et Ă  Argante. Cette scĂšne correspond Ă  une attente attente d’un nouveau tour de Scapin, qui avait dit Laisse-moi faire, je trouverai moyen d’apaiser leur courroux » III, 8 IntĂ©rĂȘt C’est la derniĂšre scĂšne, donc il faut la justifier comme telle c’est-Ă -dire montrer comment elle poursuit le propos initial les fourberies de Scapin, prĂ©cisĂ©ment tout en y mettant un terme. Or, ce que nous constatons ici, c’est que nous sommes devant une nouvelle comĂ©die » de Scapin et que la scĂšne s’ouvre sur une autre scĂšne dans laquelle Scapin et GĂ©ronte sont les acteurs, et le reste des personnages, des spectateurs. Tout cela assaisonnĂ© d’un comique de situation et d’un comique verbal qui amĂšne en dĂ©finitive au triomphe de Scapin cf. l’usage Ă  la fin de la piĂšce de le porter en triomphe. Mouvement La scĂšne est bĂątie sur un schĂ©ma ternaire une demande de pardon, une discussion avec une coda » une fausse fin suivie d’une reprise et enfin un accord gĂ©nĂ©ral comme doivent finir toutes les comĂ©dies. Premier mouvement L’entrĂ©e de Scapin est une vĂ©ritable mise en scĂšne qu’il faudrait souligner. La didascalie deux hommes qui portent Scapin, la tĂȘte entourĂ©e de linges invite Ă  une entrĂ©e trĂšs remarquĂ©e qui dĂ©jĂ  fait naĂźtre ce comique visuel du dĂ©guisement. Scapin joue ici son dernier rĂŽle le personnage d’un mourant, qui va bientĂŽt disparaĂźtre. Et de fait, son existence s’arrĂȘtera, comme celle des autres personnages, Ă  la fin de la scĂšne Qu’on me porte au bout de la table en attendant que je meure », qui est en mĂȘme temps qu’une plaisanterie de Scapin sur le personnage qu’il vient de jouer, un clin d’Ɠil de MoliĂšre sur son personnage qui va disparaĂźtre au baisser de rideau. Une tirade entrecoupĂ©e d’exclamations, censĂ©es reproduire la douleur, non sans mĂ©priser le style oratoire de la supplique remplie d’humilitĂ© Avant que de rendre mon dernier soupir
 je vous conjure de tout mon cƓur
 ». Il s’agit d’émouvoir pour obtenir le pardon. DeuxiĂšme mouvement Les deux interlocuteurs les deux pĂšres, dindons de la farce » ne rĂ©agissent pas de la mĂȘme façon Argante qui n’avait pas Ă©tĂ© battu pardonne. Quant Ă  GĂ©ronte faut-il voir un silence rĂ©probateur quand il laisse parler Argante et Scapin sans intervenir ?, il en a gros 
 sur le dos. Donc va s’instaurer un dialogue qui repose sur un double comique un comique de situation et un comique verbal un vieillard, battu, ne veut pas quon le sache, par crainte du ridicule. Ici MoliĂšre a exploitĂ© au maximum le thĂšme farcesque du vieillard battu on a assistĂ© une premiĂšre fois Ă  la scĂšne quand il recevait ces coups de bĂąton, puis on a entendu le rĂ©cit de la scĂšne de la bouche de Zerbinette, et enfin on entend le rappel de la scĂšne par Scapin, qui fait Ă  chaque rĂ©plique revient sur les fameux coups de bĂąton, et la scĂšne dĂ©bouche alors sur un comique verbal qui dĂ©veloppe une situation dont le mĂ©canisme est l’inversion des rĂŽles ce n’est pas Scapin qui demande grĂące, mais c’est GĂ©ronte qui le supplie de se taire, et l’humilitĂ© et les remords - feints de Scapin sont une torture supplĂ©mentaire infligĂ©e Ă  GĂ©ronte qui, devant le chantage de Scapin, demandera grĂące. Dans ce sens, la scĂšne est bien en continuitĂ© avec le reste de la piĂšce se moquer des vieux barbons. Notons que cette comĂ©die » de Scapin doit absolument se faire en prĂ©sence de tous les autres personnages, qui conditionnent l’attitude de GĂ©ronte ; ainsi se justifie que dans une scĂšne qui rĂ©unit tut le monde, seuls parlent sauf les deux rĂ©pliques d’Argante deux personnages ce qu’ils se disent est dit pour ĂȘtre entendu par les autres, et justifie d’ailleurs le principe mĂȘme du théùtre oĂč tout dialogue a toujours une double destination l’une s’adresse Ă  l’interlocuteur, et l’autre au public. Le comique du dialogue est simple l’un cherche Ă  parler des coups de bĂąton, et l’autre cherche Ă  le faire taire, mais c’est le caractĂšre rĂ©pĂ©titif du procĂ©dĂ© qui crĂ©e le comique, et ces coups de bĂąton que GĂ©ronte voulait tenir secrets rĂ©apparaissent Ă  cinq reprises dans le dialogue. Et une sĂ©rie d’implicites vient alors Ă©toffer le sens premier du dialogue en apparence Scapin dit pardonnez-moi, mais en rĂ©alitĂ©... si vous ne me pardonnez pas, je vais tout dire ! », quant Ă  GĂ©ronte, en apparence, il dit je te pardonne », mais en rĂ©alitĂ© c’est pour que Scapin se taise et par e qu’il sait qu’il va par sa mort se taire dĂ©finitivement. C’est ce qui explique du reste la rĂ©plique sur laquelle on reviendra je te pardonne Ă  la charge que tu mourras » et qui dĂ©voile naĂŻvement l’arriĂšre-pensĂ©e de GĂ©ronte je te pardonne parce que je sais que si tu meurs tu ne pourras pas parler. C’est Scapin qui, bien que constamment interrompu, mĂšne le jeu ses rĂ©pliques sont plus longues, et s’il reprend Ă  cinq reprises l’allusion aux coups de bĂąton, dont une fois en tĂȘte de phrase, en position de sujet, donc le plus visible ! il l’associe Ă  chaque fois Ă  des remords hyperboliques le plus offensĂ© par
 tĂ©mĂ©ritĂ© bien grande que
 douleur inconcevable
 ». Et prĂ©cisĂ©ment le comique repose sur la volontĂ© qu’a GĂ©ronte d’empĂȘcher Scapin de nommer le destinataire des coups de bĂąton, donc de dissocier le je » du vous » objet de son action. GĂ©ronte est de plus en plus irritĂ© cf. les rĂ©pĂ©titions tais-toi
 tais-toi, te dis-je
 jusqu’à la rĂ©plique Ne parlons plus de rien, je te pardonne tout », qu’attendait Scapin. Ce que GĂ©ronte ne voit pas, c’est que, encore une fois, Scapin se joue de lui cet excĂšs de scrupules est en mĂȘme temps une astuce pour ĂȘtre pardonnĂ© mais aussi un ultime coup de bĂąton, symbolique, cette fois, Ă  GĂ©ronte. D’oĂč la surprise, pour GĂ©ronte, d’entendre Scapin s’exclamer Ah ! monsieur, je me sens tout soulagĂ© depuis cette parole ; » qu’il faut entendre dans les deux sens celui qu’entend GĂ©ronte, soulagĂ© » des remords qu’il avait pour l’avoir frappĂ©, celui qu’il comprend un peu tard soulagĂ© = je vais mieux ! je ne meurs pas ! » et la bĂȘtise de GĂ©ronte donne un nouveau dĂ©part Ă  la scĂšne car ses deux rĂ©pliques je te pardonne Ă  charge que tu mourras » et je me dĂ©dis de ma parole si tu en rĂ©chappes », qui disent une mĂȘme incongruitĂ© sur des modes opposĂ©s je te pardonne / je me dĂ©dis montrent la naĂŻvetĂ© mesquine du personnage et la rĂ©elle cause de son pardon. Donc on entend de nouveaux gĂ©missements comique de rĂ©pĂ©tition mĂ©canique Scapin gĂ©mit et feint de mourir pour obtenir le pardon et la scĂšne se rĂ©pĂšterait infiniment si Argante n’y mettait un terme. Accord final Argante effectivement propose un pardon sans condition » pour GĂ©ronte, le pardon dĂ©pendait de la condition » qu’il avait formulĂ©e si tu en rĂ©chappes », et tout Ă  nouveau rentre dans l’ordre, au milieu de la joie. Le Allons » conclusif signale que tous vont se retrouver autour d’une table. Conclusion Cette scĂšne est donc une scĂšne de dĂ©nouement, puisque on pardonne tout Ă  Scapin Ă  l’inverse des autres scĂšnes mais elle est aussi la derniĂšre comĂ©die que donne Scapin, qui trouve le moyen et la ruse non seulement de se faire pardonner mais de rosser de coups de bĂąton, cette fois purement verbaux, ce pauvre GĂ©ronte. Donc il se fait pardonner parce qu’il joue encore un tour ce n’est pas qu’il renonce Ă  ses ruses, mais c’est au contraire parce qu’il reste fidĂšle Ă  lui-mĂȘme. En ce sens cette scĂšne s’inscrit bien dans le fil de l’Ɠuvre jusqu’au bout, Scapin aura Ă©tĂ© le metteur en scĂšne de ses capacitĂ©s de comĂ©dien. Jeudi14 mars Ă  20 h 30, Virginie Hocq et Zinedine Soualem seront au théùtre du Casino Grand Cercle d’Aix-les-Bains pour prĂ©senter la piĂšce de théùtre de Emmanuel Robert-Espalieu, mise en Une journĂ©e pour dĂ©couvrir et apprĂ©cier 😉 Cette journĂ©e toute particuliĂšre existe depuis 1961 grĂące Ă  l’Institut Internationale du Théùtre. Elle cĂ©lĂšbre et partage les valeurs et l’importance du théùtre sous toutes ses formes. Chaque annĂ©e une personnalitĂ© porte un message qui sera traduit en 50 langues pour ĂȘtre partagĂ© et diffusĂ© Ă  travers le monde. C’est la journĂ©e idĂ©ale pour se faire un petit plaisir aller voir une piĂšce de théùtre, se remĂ©morer les cours de théùtre de notre jeunesse ou encore pour faire dĂ©couvrir cet univers aux enfants 😊 tous Quelle est la derniĂšre piĂšce de théùtre que vous ĂȘtes allĂ©s voir ? Msv0.
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